Le béton, un matériau... écologique !

Cet article est la continuation de l'article précédent : Un peu de terminologie: pierre naturelle, reconstituée, béton et ciment .

 

Non seulement le béton est un matériau ingénieux, mais il est aussi écologique. Cette remarque vous paraît paradoxale ? Nous allons ci-après relativiser les choses, tout en faisant des comparaisons. 

Les opposants de l'industrie du béton lui reprochent un bilan environnemental défavorable : exploitation excessive des plages pour l'extraction du sable, production énergivore du ciment (avec sa cuisson à haute température), émissions importantes de CO2 et surconsommation d'eau. 

Nous regarderons ces éléments point par point. 

Notre entreprise n'utilise pas de sable alvéolaire (sable de rivière nécessitant d'être préalablement lavé et purifié). Elle utilise des granulats (sable et gravier) extraits à proximité (18 km). Cette matière première a été mise au point spécifiquement pour la formulation du béton destiné à la fabrication de la pierre reconstituée ou pour les autres bétons haute performance.

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La pierre naturelle concassée, issue des carrières de proximité, est la matière première principale pour fabriquer nos produits en pierre reconstituée.

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Contrairement au sable alvéolaire, notre sable provient des sites d'extraction de la pierre.

 

Le ciment proprement dit ne constitue pas plus de 15% de la composition de notre béton. Ainsi, la partie la plus coûteuse en énergie est une partie minoritaire du cycle de production. Comme dans chaque industrie mécanisée, il faut prendre en compte les dépenses énergétiques nécessaires au fonctionnement de nos bureaux et à la fabrication elle-même. En 2016, on a installé une éolienne, qui crée une « électricité verte », servant pour l'étuvage de nos produits. Le projet d'amélioration globale de notre bilan énergétique — installation de panneaux solaires — est en cours.

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L'éolienne sert à étuver nos produits et assure une partie de notre consommation énergétique dans les bureaux.

 

Pour fabriquer 1 m3 du béton, il faut environ 140 litres d'eau. Par exemple, la construction d'une maison neuve (surface 103 m2 habitable) en murs de béton armé nécessitera seulement environ 1,8 m3 d'eau, pour ses murs.

Avec les nouveaux bétons haute performance, la quantité d’eau nécessaire à leur préparation est réduite et la plupart des centrales à béton pratiquent le recyclage de l'eau : elles utilisent la même eau à la fois pour produire du béton et pour nettoyer les outils et matériels. Il faut remarquer également que, dans le processus de fabrication du béton, il n'y a pas de pollution des réserves d'eau. En effet, l'eau qui reste s'évapore dans l'air dans son état pur.

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Un grand bassin de récupération de l'eau de pluie est installé près de nos ateliers de fabrication.

 

Quant au niveau des émissions CO2, les statistiques de l'année 2015 (1) nous disent qu'en France, le CO2 émis lors de la décarbonatation du calcaire dans les industries des produits minéraux non métalliques (ciment, chaux, plâtre, terre cuite, céramique, verre) représente moins de 5 % du total. Le mélange béton (ciment, granulats, sables, ajouts et eau), quant à lui, représente en moyenne 0,08 kg de CO2 / kg de béton. Par comparaison, la production de 1 kg de viande de veau génère l’émission de 27 kg de CO2 (ADEME, 2006, 2) ! 

Le béton est produit localement et ses composants sont transportés sur de très courtes distances jusqu’au point de production. Une fois prêt, le béton frais ou les éléments en béton préfabriqués sont transportés sur des distances dépassant rarement 50 km. Ce n'est pas négligeable, sachant qu'en France, de 1990 à 2007, les émissions associées aux importations se sont accrues de 64 % pour atteindre près de la moitié de l’empreinte carbone de la consommation en France en 2007 (3). 

Le béton est aussi un matériau durable, avec un long cycle de vie. Les édifices construits en béton sont plus résistants et pérennes et donc plus économes en énergie que ceux construits avec d’autres matériaux. 

Ce n'est pas un produit de consommation ordinaire : pas d'emballage, pas de traitement à la base, pas d'entretien en général (sauf pour certains éléments dans des conditions spécifiques d'utilisation, quand on veut préserver intact l'aspect visuel et éviter l'humidité excessive, ou l'exposition permanente aux salissures), pas d'émission de pollutions chimiques comme pour les produits fabriqués à partir de particules assemblées par collage (les bois reconstitués ou stratifiés, les résines, les plastiques etc.). 

Le béton est 100% recyclable. Le béton, issu de la déconstruction, est souvent réutilisé sous forme de granulats pour fabriquer de nouveaux ouvrages ou pour réaliser des sous-couches routières. C'est très important quand aujourd'hui en France, on constate une augmentation de 55% des émissions de CO2 dans le traitement des déchets. 

Dans notre production, il n'y a pas de déchets inutiles : tout peut être recyclé. Après avoir effectué un triage, on utilise les morceaux de béton, soit pour fabriquer des sous-produits (gabions de clôture), soit pour obtenir de la matière première (concassage en gravillons de pierre).  

Pour en savoir plus sur le béton, consultez l'article « Ma maison durable: la preuve par le béton: petit dictionnaire des idées reçues » (Infociment.fr).